Centre for Romanian Studies

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Poetry in Translation (XCI): Radu GYR – (Ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!) Arise, brother Andrew, arise, brother John!

September 27th, 2011 · PEOPLE, Poetry, quotations, Translations

Radu GYR (1905-1975), Romanian poet, political prisoner

Radu GYR – “Ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!” (Arise, brother Andrew, arise, brother John!)

Nu pentru-o lopată de rumenă pâine,
nu pentru patule, nu pentru pogoane,
ci pentru văzduhul tău liber de mâine,
ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!

Pentru sângele neamului tău curs prin şanţuri,
pentru cântecul tău ţintuit în piroane,
pentru lacrima soarelui tău pus în lanţuri,
ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!

Nu pentru mania scrâşnită-n măsele,
ci ca să aduni chiuind pe tapsane
o claie de zări şi-o căciula de stele,
ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!

Aşa, ca să bei libertatea din ciuturi
şi-n ea să te-afunzi ca un cer în bulboane
şi zărzării ei peste tine să-i scuturi,
ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!

Şi ca să pui tot sărutul fierbinte
pe praguri, pe prispe, pe uşi, pe icoane,
pe toate ce slobode-ţi ies inainte,
ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!

Ridică-te, Gheorghe, pe lanţuri, pe funii!
Ridică-te, Ioane, pe sfinte ciolane!
Şi sus, spre lumina din urmă-a furtunii,
ridică-te, Gheorghe, ridică-te, Ioane!

Arise brother Andrew, arise brother John
(by Radu GYR)

It is not for the sake of a bread on your table,
it is neither for pastures and nor for the stock,
it is rather for living a peace which is stable:
arise brother Andrew, arise brother Jock!

For the sake of your kinsmen who died in the ditches
for the hymns that you sang as you stood in the dock
for the tears of the heavens, as you pained in the shackles
arise brother Andrew, arise brother Jock!

It is not for the anger resounding your body
it’s instead for the sake of your cry to the world,
for the distant horizons with a brimful of planets,
arise brother Andrew, arise brother Jock!

If you wish to regain all the ancestral freedoms,
through the heavenly gates your admission to gain,
break to pieces the shackles which are cutting your body,
arise brother Andrew, arise brother Jock!

As prostrate you may wish once again to embrace
all that’s left from the blaze of your family’s hearth
they all gently come back to take hold of your soul
arise brother Andrew, arise brother Jock!

Arise brother Andrew, by freeing your shackles!
Arise brother Jock, back again on your bones!
Alight to the Heavens, the tempest abated,
arise brother Andrew, arise brother Jock!

(Rendered from Romanian by Constantin ROMAN, September 2011)

Radu Gyr (pen name of Radu Demetrescu; March 2, 1905, Câmpulung-Muscel – 29 April 1975, Bucharest) – Romanian poet, essayist, playwright, journalist, political prisoner.

Radu Demetrescu, aka Radu GYR made his debut at the age of twenty two. He was several times a Laureate of the Society of Romanian Writers to be subsequently employed by the Romanian Academy in its Institute of Romanian Literature. Radu Gyr also held the position of Lecturer of the Department of Romanian Letters and Philosophy, Bucharest University.
In 1940 he is appointed Director General of the nationwide Romanian Theatres, on which occasion he becomes the founder of the “Teatrul Evreiesc” in Bucharest (The Jewish Theatre).
The poet spent time in prison, both before and during the Communist regime.

The above poem caused the writer to be sentenced to death in 1958. However, his life sentence was commuted to a shorter sentence and eventually he was released to be put in charge of the Communist broadcasts aimed at the Romanian diaspora in the West. This was a scenario often replicated in the case of several dissidents who fell foul of the Communist authorities. He died at the age of 70 in Bucharest.

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Maria MESTEROU – Retrospectiva Franta (14 Oct. 2011 – 27 Nov. 2011)

September 21st, 2011 · Art Exhibitions, Diaspora, International Media, PEOPLE

Maria Mesterou, Retrospective de peinture, Dreux, Octobre-Novembre 2011

Maria MESTEROU – Retrospectiva Franta (14 Oct. 2011 – 27 Nov. 2011)

L’univers de Maria Mestérou est un monde fait de mystérieux objets. L’espace qui les contient communique souvent avec l’étendue des horizons éloignés, de la mer. L’étrange charge que portent ces objets transfigure aussi le paysage, le plein air dans lequel ils sont placés. Ils font parfois la place à un personnage non moins mystérieux, sachant partager leur silence et entretenir le dialogue avec celui qui regarde. Ce ne sont pas des natures mortes dans le sens usuel du terme, c’est une insolite figuration. Peut-être la recherche d’un genre de dimension perdue ou le surnaturel trouverait forme dans le naturel, lui transférant une lumière d’attente, l’attente de la métamorphose finale. Les objets sont réunis pour un moment précis, d’où jaillit une beauté sereine. Leur rayonnement transcende leur apparence et prend des lueurs cosmiques. Le sensible sert le transcendantal dans un échange avec le spectateur, et cet échange est déjà de l’ordre de l’affectif.
Valérian Bryn

Née en Roumanie, diplômée de l’Institut des Arts Plastiques de Bucarest, commence sa carrière d’artiste dans des expositions officielles. Faisant partie d’un groupe de jeunes artistes non-conformistes, peint pendant de longs séjours de « plein air » dans un village des Carpates. Part pour la France à l’occasion d’une exposition personnelle de peinture en 1970, et décide d’y rester. S’installe à Paris et reçoit la nationalité française.
Un atelier de la Ville de Paris lui permet de se consacrer pleinement à la peinture et à l’estampe. Dès son arrivée, conçoit et imprime ses œuvres en sérigraphie, les édite et les diffuse avec les Éditions La Tortue, Pierre Hautot, Art Extension, Rombaldi (Paris), ainsi que les « Éditions Galleries » de Melbourne (Australie).
Participe avec ces éditeurs et galeries à quelques expositions internationales, est invitée aux principales biennales de l’estampe.
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De nombreuses expositions personnelles dans les Galeries La Tortue, Pierre Hautot (Paris), Jan De Maere (Bruxelles), J-M. Cupillard (Grenoble), Éditions Galleries (Melbourne). Après 1985 réduit son activité de graveur-sérigraphe pour se consacrer encore davantage à la peinture. Expose pendant longtemps au Salon Grands et Jeunes d’Aujourd’hui, ensuite au Salon d’Automne dont elle devient membre sociétaire.
Travaille avec la Galerie Rolf Wahl (Paris), mais aussi avec les galeries La Pochade, de Champvermeil, Catherine Guerard (Paris), Catherine Fernet (Bruxelles) et Cegrac (La Corogne, Espagne). Crée des cartes de vœux pour U.N.E.S.C.O. Réalise des peintures murales, commandes d’État au titre de 1%, pour quelques écoles dans la Région parisienne.
Œuvres dans les collections de l’État français, de la Ville de Paris, de la Préfecture des Hauts-de-Seine, de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild, de la fondation Pernot-Ricard, du Musée de Gravelines. Œuvres dans quelques fondations et collections officielles aux États-Unis et dans de nombreuses collections privées en France et dans le monde entier.
Médaille de Bronze du Mérite Français pour les Arts Plastiques. Prix du Salon de Vésinet 1977. Invitée régulièrement pour enseigner la peinture et ses techniques, dans des stages de formation à la Manufacture des Gobelins et Mobilier National (Paris). Dernière exposition personnelle : Galerie Étienne de Causans, Paris, 2010.

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Le rayonnement de la culture Roumaine en France (par Constantin ROMAN, Londres)

September 21st, 2011 · Books, PEOPLE, Poetry, quotations, Translations

Constantin ROMAN: "Blouse Roumaine - Anthology of Romanian Women"

Le rayonnement de la culture Roumaine en France

(Plaidoyer pour la traduction en Français de l’Anthologie “Blouse Roumaine” par Constantin ROMAN)

Inspirée de la toile homonyme de Henri Matisse, oeuvre exposée au Musée d’Art Moderne du Centre Pompidou à Paris, “La Blouse Roumaine” est une anthologie des Femmes de Roumanie, présentant des personnalités incontournables de la culture universelle. Cet ouvrage contient une majorité des femmes francophones – des femmes qui se sont exprimées à un moment ou un autre dans cette langue, ont écrit ou écrivent en Français, ont vécu en France ou bien y vivent actuellement, contribuant à la culture française comme professeurs, écrivains, peintres, sculpteurs, psychologues, philosophes, médecins, analystes politiques, poètes, actrices de cinéma ou de théâtre (sociétaires de la Comédie française), des femmes qui ont tenu des salons littéraires à Paris, les égéries qui ont inspiré les artistes Rodin, Brancusi, Renoir, Vuillard, Matisse, Fantin Latour, les compositeurs Chausson, Poulenc, Gounod, Fauré ou Saint Saëns et Ysaÿe, des écrivains comme Proust, Colette, Cocteau, Morand ou Anatole France et Sacha Guitry, des cinéastes comme Jean Renoir, Marc Allegret, Christian Jacques, Jean Boyer, ou Pierre Colombier et Claude Autant-Lara, des pianistes et violonistes, des chanteuses d’opéra, des ballerines, enfin, des Françaises qui ont épousé des Roumains ou la cause de la Roumanie et qui ont eu par la suite une contribution à l’histoire culturelle et politique de ce pays, des conseillères politiques, ou des Roumaines naturalisées françaises ou des Françaises d’origine Roumaine.

Le fait qu’une partie du public français ne connaisse pas ou ne saurait imaginer l’apport de la Roumanie au rayonnement de la France n’est point étonnant si l’on pense que la seule femme écrivain dont l’appartement soit minutieusement reconstitué et conservé au Musée Carnavalet de l’histoire de la ville de Paris, Anna de Noailles, poétesse Parnassienne soit présentée comme étant d’origine “Grecque”, alors qu’elle est née – Princesse de Bassaraba-Brancovan, issue d’une famille historique Roumaine. Malheureusement, ce genre de malentendu n’est pas un cas isolé.
De surcroît, Anna de Noailles a été aussi la première femme décorée de la Légion d’Honneur. Ses obsèques à l’église de la Madeleine à Paris, en 1933, ont reçu des honneurs dont l’ampleur et la participation ont été proches de funérailles nationales.

Elena Vacarescu: fondatrice du prix Femina

Le prix littéraire Femina- Vacaresco “destiné à récompenser un ouvrage de valeur autre qu’un roman” est offert tous les ans, depuis plus d’un demi siècle. Sa fondatrice est une roumaine d’expression française, femme de lettres, diplomate aux Nations Unies, Officier de l’Académie Française, Commandeur de la Légion d’Honneur. Elle était, entre autres, une proche de Clémenceau et une intime de Pierre Loti, Georges Duhamel, André Maurois et Aristide Briand.

Chasseriau: Marie Cantacuzene epouse Chavannes

Au Panthéon, les fresques de l’histoire de France peintes par Puvis de Chavannes représentant Sainte Geneviève, patronne de Paris, ont eu comme modèle l’épouse du peintre, Marie Cantacuzène, Princesse Moldave. Cette femme a eut une influence primordiale, sur la peinture Française du 19e siècle, marquant ainsi un tournant dans la pose des modèles de peintre, donc dans la typologie, la manière et le style de la peinture, durant tout une époque, du passage du Romantisme classique de Delacroix à l’Impressionisme de la fin du 19e siècle. En 2003, le Musée du Petit-Palais a, pour sa part, fait préempter pour la somme de 29.000 € une esquisse préparatoire au décor réalisé par Puvis au Panthéon en 1874-1878, représentant l’Enfance de sainte Geneviève : c’était indirectement un hommage posthume, à Marie Cantacuzène épouse Chavannes qui figure dans la “Blouse Roumaine”.

La première femme jamais admise aux cours de Droit à la Sorbonne, en 1884 a été Sarmiza Bilcescu, une Roumaine (contrairement a ce que l’on a évoqué par méconnaissance ou bien par vanité nationale). Elle soutient sa thèse de doctorat en Droit en 1890, deux ans avant sa collègue française Jeanne Chauvin. Sa thèse en Droit a comme sujet De la condition légale de la mère. Pendant toutes ses études à la Sorbonne, Mlle Bilcescu a été chaperonnée jusque dans l’amphithéâtre, d’un coté par son mari et de l’autre par sa mère – une aristocrate Roumaine: “Comment, Messieurs s’est-elle adressée aux professeurs de la Sorbonne – vous écrivez « Liberté, Egalité, Fraternité» même à l’entrée des prisons en France alors que vous interdisez à ma fille de suivre les cours de Droit à la Sorbonne du simple fait qu’elle soit une femme?” Les hommes l’ont écouté, ont fléchi, ont réfléchi et ont fini par admettre cette formidable Roumaine, dont la présence parmi les mâles a failli provoquer une émeute: c’était le début d’une révolution qui a marqué un record européen : celui de la première femme avocate.

Victorine de Bellio daughter of Romanian Impressionist Collector Dr georges de Bellio (by Renoir)

L’Impressionisme Français n’aurait pas été ce qu’il représente aujourd’hui (et les Musées Marmottan, d’Orsay, Giverny non plus) sans le mécénat, l’amitié, la clairvoyance et l’initiative du docteur Roumain Georges de Bellio, ami de Monet, Pissaro, Renoir, Cezanne, Manet, Sisley… Le terme même “Impressionisme” provient d’une toile que de Bellio avait achetée à Monet: ..”Impressions Soleil levant” (donation au Musée Marmottan). Aussi le fameux nu “Olympia”, peint par Claude Monet, qui a scandalisé le public parisien aurait failli être perdu si de Bellio n’avait pas initié une souscription publique afin de l’acheter “pour la nation” (la nation française, bien entendu).

Marie-France Ionesco, fille de l’Académicien a contribué énormément à la promotion de l’oeuvre dramatique de son père – le théâtre de l’Absurde – elle figure dans la “Blouse”, tout aussi comme la fille du docteur de Bellio – Madame Donop de Monchy qui a fait don de son inestimable collection de peintures (léguée par son père) au Musée Marmottan et qui a encouragé aussi le fils Monet d’en faire autant avec la donation de Giverny.

Mais, au delà des noms qui portaient jadis en France une vraie résonance il y a bien des Roumains contemporains dont les cours sont suivis dans les Grandes Ecoles de France, dont les ouvrages se vendent dans les librairies et dont les manuscrits sont conservés à la Bibliothèque Nationale ….plus encore des femmes Roumaines dont les oeuvres se trouvent dans les expositions et les musées d’art et dont la présence est remarquée dans les salles de concert ou sur les scènes de théâtre ou d’opéra.

Si, toutefois, dans l’esprit public on ne saurait pas faire la distinction d’un nom étranger de souche Roumaine, Grecque, Russe ou autre, la raison de cette confusion serait bien comprise et la “Blouse Roumaine” serait en mesure de régler ce fâcheux malentendu.

Mais, au delà de pareilles considérations, la “Blouse Roumaine” parle aussi de grands hommes, peintres français, poètes, compositeurs ou écrivains, des époux, des amis ou des amours de ces mêmes femmes, d’hommes politiques, ou des personnages mondains de la Belle Epoque ou du Tout Paris., tous liés à la Roumanie.

L’ auteur de l’anthologie est persuadé que le public français se laisserait séduire par cette démarche francophile et francophone. Car cette tentative de dialogue culturel transfrontalier reste un acte de foi, d’une vocation encore plus Francophone que la francophonie des Français. C’est ainsi que la Blouse se transformerait en une bannière, en un cri de joie, un cri d’espoir, mais aussi un cri de guerre et un défi adressé au lecteur français… puisque dans ce même dialogue entamé, l’auteur parle la même langue, raisonne aux mêmes valeurs spirituelles – dans l’espace d’un Univers de plus en plus transparent et accessible.

Elizabeth Asquith, Princess Antoine Bibesco

Bien que la “Blouse Roumaine” garde au centre de son plaidoyer la France et la culture française. au delà des confins de ces frontières nationales, la “Blouse” dévoile aussi une dimension européenne. Dans ce cadre, les cultures italienne, allemande, espagnole, portuguaise ou anglaise gardent une place dans ce dialogue des nations à travers une trame qui développe des complicités universelles…

Pour cette raison fortuite invoquée par son aveu intime, l’auteur, Roumain francophone d’expression anglaise, prend l’Eurostar (et son parapluie britannique) afin de convaincre sinon de séduire le lecteur français de la justesse et de la valeur de cette démarche. Dans ce but peut être aucune autre citation ne saurait mieux exprimer la philosophie de la “Blouse Roumaine” que la voix de la fondatrice du prix Femina- Vacaresco, dans son discours présenté aux Nations Unies, il y a 80 ans, le 27 Avril 1925:

“ Ma voix vient d’un pays lointain et si elle parait faible c’est parce que c’est la voix d’une femme qui tremble d’une émotion imposée autant par votre présence que par l’honneur de se faire entendre. Ma voix vient d’un pays lointain et en dépit de cela, quand vous l’auriez entendue, j’espère qu’elle résonnera dans vos coeurs. Ma voix vient du sein d’une nation qui a toujours aimé et admiré la France et comme la France et souvent à travers elle, elle a rêvé de la Liberté, elle s’est promis d’accomplir une destinée splendide, en dépit de l’humeur changeante de sa fortune. Vous auriez reconnu dans ces qualités la Roumanie, terre de souffrance, de rayonnement et de bravoure, placée sur le promontoire de l’Europe contre les afflictions des hordes asiatiques, et qui, comme un phare, a été sensible a défendre la civilisation qui lui a donné son peuple et ses lois.”

ACHETER:
http://www.blouseroumaine.com/buy-the-book/index.html

http://www.blouseroumaine.com/

Monet: "Olympia" bought by subscription for the French nation by the Romanian art collector Dr. Georges de Bellio

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Poetry in Translation (XC): D.H. LAWRENCE – “Gipsy” (“Ţigan”)

September 20th, 2011 · Poetry, quotations, Translations

D.H. Lawrence (1885-1930)

Ţigan
D.H. Larence (1885-1930)

Eu, bărbatul ce te-alint
Iţi dau ce-am câştigat pe-o lună
Din bani să- ţi iei inel de-argint
Să facem viaţa împreună.

Şi mai apoi când ne-om iubi, in fine,
Cu fiinţa–ntreagă asudată,
O casă voi pătrunde pentru tine…
Doar tu să nu mă laşi afară-n poartă.

Versiune in limba Română de Constantin ROMAN
Copyright © Constantin ROMAN, 2011

Tiganca (Gipsy)

Gipsy”

I, THE MAN with the red scarf,
Will give thee what I have, this last week’s earnings.
Take them, and buy thee a silver ring
And wed me, to ease my yearnings.

For the rest, when thou art wedded
I’ll wet my brow for thee
With sweat, I’ll enter a house for thy sake,
Thou shalt shut doors on me.

(D.H. Lawrence (1885–1930). New Poems. 1916)

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Poetry in Translation (LXXXIX): D.H. LAWRENCE – “Don’t Look At Me!” (Nu mă priviţi!)

September 19th, 2011 · International Media, PEOPLE, Poetry, quotations, Translations

D. H. Lawrence (1885-1930), novelist, poet, playwright, essayist, literary critic and painter

D.H. Lawrence este cunoscut in toata lumea pentru romanele sale care la vremea lor au facut scandal in Anglia puritana si pentru care s-a exilat ca sa moara departe de tara. De abea la doua decenii dupa disparitia lui prematura, la varsta de 45 de ani, cartile lui cenzurate au putut fi tiparite in Marea Britanie iar romanele lui transpuse in filme devenite clasice, dintre care doar cateva sunt: “Lady Chatterley”, “Sons and Lovers”,”The Rainbow”, s.a.

D.H. Lawrence: "Sons and Lovers" (Leonard McCombe movie)

D.H. Lawrence: "Lady Chatterley's Lover"

D.H. Lawrence - "Women in Love"


Desi opera lui este cunoscuta in special pentru romanele cenzurate, pentru care a fost tarat in fata tribunalului de moravuri si apoi a fost silit sa se exileze intreaga viata, ca sa se stinga prematur pe pamant strain, Lawrence a fost un scriitor prolific care s-a manifestat in forme foarte diferite. In afara de romane, el a publicat nuvele, eseuri, piese de teatru, critica lirerara, carti de calatorii si peste opt sute de poezii, la inceput aparute sub pseudonim.

Fiul unui miner din Anglia, deci din punct de vedere Marxist de “origine sociala sanatoasa”, opera lui Lawrence a fost complect ignorata in Romania comunista, ceeace a reprezentat o pierdere pentru cei ce nu au putut sa il citeasca in original. Sub acest aspect este ironica simetria atitudinii sociale din Anglia anilor 1930 cu cea a Romaniei anilor comunisti, care au cenzurat asemenea opere literare dintr-o convergenta pe cat de curioasa pe atat de neasteptata – in Anglia datorita falsului puritanism, iar in republica populara si mai apoi socialista sub obrocul “moralei proletare”, impusa de talibanii semidocti.

Traducerea poemului de mai jos, aparut in vers liber, ilustreaza un stil care ar fi rezultat in asemenea reactii bipolare: iata inca un exemplu de convergenta extremelor – puritanismul burghez si cel asa-zis proletar.

www.romanianstudies.org/content/2011/09/poetry-in-transla…

NU MĂ PRIVIŢI
(DON’T LOOK AT ME)
D. H. LAWRENCE

Nu mă priviţi aşa, că-mi este frică
nu ştiu ce vreţi, dar asta n-o pot da.

Falusul meu modest, nu mai palpită
deloc, stimate Doamne,
deci cereţi altceva.

Cât despre-nnsămânţarea voastră, cum adică?
eu nu vă pot jigni cu fapta mea..

Dar Fiul Cel de Sus n-o să adăste
ca sa trimită-n schimb, pe fiica sa
pe câmp de luptă să culeagă sule.

căci eu tăiat am fost, de ani de zile.

Iar de urziţi, cumva, dragelor-dragi, ca bolta să vă cadă-n cap
ea e proptită doar pe stâlpi de sule
ce-o să vă ţină drepte, in proţap.

Versiune in limba Româna de Constantin ROMAN
Copyright © Constantin ROMAN, 2011

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Poetry in Translation (LXXXVIII): Christina ROSSETTI – “Remember” (Pomenire)

September 12th, 2011 · Poetry, quotations, Translations

Dante Gabriel Rossetti - "Golden Head" (Illustration to Christina Rossetti's Poems (1862)

REMEMBER
by: Christina Rossetti (1830-1894)

REMEMBER me when I am gone away,
Gone far away into the silent land;
When you can no more hold me by the hand,
Nor I half turn to go, yet turning stay.
Remember me when no more day by day
You tell me of our future that you plann’d:
Only remember me; you understand
It will be late to counsel then or pray.
Yet if you should forget me for a while
And afterwards remember, do not grieve:
For if the darkness and corruption leave
A vestige of the thoughts that once I had,
Better by far you should forget and smile
Than that you should remember and be sad.

POMENIRE
Nu mă uita, atunci când n-oi mai fi,
Plecat in veci pe un tărâm de plâns
Când pieptul meu nu-l vei mai ţine strâns
Dorind sa stau departe de cei vii.

Nu mă uita, asa cum sunt acum
Să-ţi povestesc de ce vom fi visat
Păstrează-mă in minte, ne-ntinat.
Când nu voi mai putea sa te indrum.

E lesne de-nţeles când n-oi mai fi
Va fi mai greu să iţi mai dau vre-un sfat
Si doar o clipă de-asi fi pregetat
Eu rogu-te-n genunchi. nu mă jeli.

Iar in mormânt de ar mai fi rămas
Doar o fărâmă din acel ce-am fost
Cu un surâs să stergi trecutul tot
Decât sa plângi cu lacrimi de pripas.

Romanian Version by Constantin ROMAN
copyright September 2011

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Poetry in Translation (LXXXVII): U2 – “Peace on Earth”

August 31st, 2011 · International Media, Poetry, quotations, Translations

Peace
Heaven on Earth
we need it now
I’m sick of all of this
hanging around
Sick of sorrow
I’m sick of the pain
I’m sick of hearing
again and again
that there’s gonna be
peace on Earth

Pace

Tu, rai lumesc,
Te vreau acum
Sunt ostenit
S-astept in veci.
Etern ecou
Si-adanc suspin
Mereu s-aud
Un lung refren
De Rai lumesc
Pe-acest Pamant.

(Romanian version by Constantin ROMAN)
31 August 2011
————————————
NOTE:
“Peace on Earth” is a song by rock band U2 and the eighth track on their 2000 album “All That You Can’t Leave Behind”. Its lyrics were inspired by the Real IRA Omagh bombing in Northern Ireland on 15 August 1998. The band has performed the song during the Elevation Tour in 2001, using it along with “Walk On” as an encore. On 21 September 2001 U2 performed a few verses of “Peace on Earth” along with “Walk On” in London, for the simulcast telethon “America: A Tribute to Heroes”. The telethon was produced to raise money for victims of the September 11 terrorist attacks. After the September 11 attacks, “Peace on Earth” gained widespread popularity in the United States: a Las Vegas radio station began playing the song immediately afterwards and it soon became one of their most requested songs on radio stations throughout America.

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Patrick McGuinness’ first novel on Ceausescu’s Romania – on the Booker Prize Longlist for 1911

August 30th, 2011 · Books, International Media, PEOPLE, quotations, Reviews

Patrick McGuinness’ first novel on Ceausescu’s Romania – longlisted for the 2011 Booker Prize

Patrick McGuinness: "The Last One hundred Days"

It takes an Irishman, like Patrick McGuinness, to write a fiction book on Romania, which is certainly one of the best on this subject to come out in the last one hundred years.
It is superbly crafted, gripping, witty and full of unexpected twists and turns as would befit the dark days of Ceausescu’s terminal dictatorship. The author’s acid style may not be one to be enjoyed by humourless Romanians, who, in spite of the last two decades of “freedom” remain shackled to the old mentality of the fallen dictator: it nevertheless caught the attention of the Booker Prize Jury which shortlisted it for the prize to be given later in 2011.

Ceausescu’s fall is not unlike the recent stories of other fallen dictators and the paranoia they imposed on their subjects yet the current political scene in the Middle East and North Africa makes this theme so much more compelling.
Despite the real pain and memories of suffering which this narrative brings to people cowered by fallen dictators, Patrick McG’s story deserves the highest accolade.
Watch out this space!

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Romania anilor ’50 si ’60: Muzica usoara occidentala sub Comunism

August 12th, 2011 · International Media, PEOPLE

Romania anilor ’50 si ’60: Muzica usoara occidentala sub Comunism

Piața de discuri din Romānia anilor ‘50 și ‘60 era foarte săracă și limitată la muzica populară romānească, la romanțe cu Ioana Radu și la muzica dedicată “vremurilor noi”, de genul “Lelița cu tractorul” cu cantece eroice de genul:

“Foaie verde izma
Ma mananca-n cizma”.

Singurul mod de a auzi muzica occidentală era pe posturile de radio cu unde scurte, care nu erau bruiate de regimul communist.

Muzica dată pentru Romānia la radiourile “Europa Libera” sau “Vocea Americii”, sau “Deutsche Welle”, etc. era și ea bruiată. Deci eram limitați la ascultarea posturilor Monte Carlo sau a bazelor militare Americane (pe atunci īn Libia), unde se oferea muzică la cererea ascultătorilor. Se intelege de la sine că noi, cei din Romānia, nu puteam să cerem nimic, doar ascultam ce cereau alți ascultători, īn cazul Libiei, arabi.

Uneori, la Bucuresti, mai auzeam de la prietenii unor prieteni, cam la māna a treia sau a patra, de niște “ceaiuri” date īn cartierul Primăverii, unde “grangurii” īși aveau ghetoul privilegiat, īn casele luate cu japca de la “exploatatorii” care īnfundaseră pușcăriile de la Sighet sau Aiud.
Copiii lor, de aceeași vārstă cu mine, primiseră discuri de muzică ușoară: twist, rock’n roll – muzică “decadentă” pentru noi, dar nu și pentru ei. Era imposibil de pătruns īn asemenea cercuri, și m-aș fi simțit complect “pe din afară”, așa că doar visam. Īn plus, nu era suficient să fi pus māna pe un disc străin, ci trebuia să ai și un “patefon” modern, pentru “microsilloane” de 33 și mai tārziu de 45 (rotații pe minut). Asemenea tehnologie nu exista pe piața liberă, dar la un moment dat a fost importată din Cehoslovacia sau Germania de Est. Prin anii ‘60 apăruseră niște īnregistrări romānești (Electrecord) cu cāntăreți occidentali simpatizanți comuniști – interpretul negru american de jazz Paul Robson, sau comunistul francez Yves Montand. Ei, asta era mare lucru! Dar noi tinerii preferam Beatles sau Paul Anka, īnsă de unde Dumnezeu să īi găsești?

Dar iată că la un moment dat s-a inventat magnetofonul portabil! Importat din Cehoslovacia, putea fi găsit făcānd o coadă interminabilă la București și plătind prețuri exorbitante (șase luni de salariu al unui inginer!). Īn plus, erau extrem de grele! Nu mai stiu – cel putin 10 kilograme. Benzile magnetice se găseau de ocazie, dar foarte scumpe și ele. Și așa a īnceput o piață de muzică occidentală vāndută, cum ar fi , “pe șest” (sau “sub palton”, cum se spunea), pentru că asemenea preocupări erau considerate “decadente”: dacă intrai īn radarul unui vecin puteai să fi denuntat și să fi fost luat la īntrebări de secretarul de Partid la școala, la facultate sau la birou. Consecința cea mai gravă? Erai dat afara ca “element dușmănos” sau “cosmopolit” și cariera ta profesională era terminată. Te trimiteau la “munca de jos”, adică necalificată, īntr-o uzină, unde te “reabilitau” după ani buni. Ei, īmi făcea plăcere sa fiu “decadent” și gāndindu-mă mai bine, cred că eram inconștient și am avut mare noroc ca nu mi s-a intamplat nimic.

Īn mod retrospectiv mi se pare ironic că tocmai Partidul Muncitoresc Romān (mai apoi devenit PCR) considera “munca de jos” – īn speță munca necalificată a muncitorilor – un mod de pedeapsă și de rușine.
Īmi amintesc că, īn modul cel mai neprevăzut, mama unei prietene, franțuzoaică căsătorită cu un romān īnainte de război, reușise prin intervenții la Ministrul Florescu, Ministrul Chimiei, să poată merge la īnmormāntarea mamei sale la Paris. Florescu era communist ilegalist, deci avea influență. Ei, mama prietenei s-a intors de la Paris cu microsilloane franțuzești și cu un patefon electric portabil (care cāntărea doar vre-o trei kilograme) și care devenise un obiect de “cult” și de mare interes pentru o gașcă de prieteni de 16 ani. O altă prietenă din cartierul Traian se aranjase cu maică-sa să plece de acasa și așa am organizat diverse “ceaiuri” (duminica după-amiază, īntr-o singură cameră plină de mobilă), unde am dansat pānă ne-am tocit călcāiele. Chiar ne simțeam īn “al noualea cer”, ca și cum am fi fost transportați īn Occident pe un covor fermecat. Totul s-a terminat abrupt cānd niște vecini ne-au denunțat și am avut noroc că am scăpat fără consecințe, alfel am fi fost transportați la miliție pentru un altfel de amuzament. Asta era īncă sub dictatura lui Gheorghiu-Dej, deci īnainte de Ceaușescu.
Răspunsul pe scurt?
NU PUTEAI să īți procuri discuri: ori ascultai posturi de radio pe unde scurte, ori īnregistrai ceva la magnetofon (“magul”), ori poate știai pe cineva care știa pe altcineva care…ș.a.m.d. te invita la un ceai unde ascultai discurile aduse de “organe” și nevestele lor pentru odraslele lor. Și “mulțumeai din inimă partidului iubit” și pentru atāta.
SIMPLU!

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Constantin ROMAN – Dérive continentale ou européen en dérive

July 27th, 2011 · Books, Diary, Diaspora, International Media, PEOPLE, Reviews

 

Constantin ROMAN - Guest Speaker to the NATO School of Physics Conference (1968)

Constantin ROMAN – Dérive continentale ou européen en dérive

Review: ISIS Review Vol. 91 No. 2 (June 2002) – University of Chicago Journals.

by Professor David Oldroyd – University of New South Wales, Australia.

Voici une lecture aussi passionnante que captivante, bien qu’elle ne soit pas, comme le suggère son titre, un récit scientifique*/. Son auteur, un dissident Roumain ayant fait ses études de géophysique à Bucarest pendant les années folles du régime immonde de Ceausescu, est quand même parvenu a s’en échapper, afin de participer à une conférence à l’Université de Newcastle, en Grande Bretagne. N’étant plus retourné en Roumanie qu’après la chute du régime communiste, il est resté néanmoins un patriote Roumain, actuellement Professeur honoris causa de l’Université de Bucarest, tout en gardant sa résidence, près de Glyndebourne, dans une partie “chic” de l’Angleterre. Selon son propre récit, Constantin Roman doit être l’un des jeunes scientifiques recevant l’un des meilleurs honoraires du monde . Une fois arrivé en Angleterre, muni seulement d’un billet de £5 dans sa poche, il a utilisé son expertise, son charme, les meilleurs contacts ainsi que l’appui de l”unversité de Newcastle

Keith RUNCORN, invited Constantin ROMAN to a NATO Conference on Palaeomagnetism

comme plateforme de lancement. En parvenant à entretenir les meilleurs contacts, notamment avec le Professeur Keith Runcorn, de la Royal Society, il parvint à obtenir une bourse de recherches au Collège de Peterhouse, à Cambridge. Cela lui a permis de faire sa thèse de doctorat sur la tectonique des Carpathes et de l’Asie centrale, en étudiant des données sismiques afin d’identifier les limites et le mouvement des plaques lithosphériques. Dans ce contexte, utilisant les zones de compression et d’extension, il a défini l’existence de deux plaques lithosphériques non-rigides, les “plaques tampon”, ou “buffer plates”, du Tibet et du Sinkiang, cantonnées respectivement entre les plaques lithosphériques rigides de l”Inde et de l’Eurasie. Au début des années 70 une pareille suggestion aurait été étiquetée pour le moins comme iconoclaste. Une fois son doctorat obtenu, sous la direction du professeur Sir Edward Bullard, Roman est devenu par la suite Conseiller International de l’industrie petrolière, ayant gagné, je suppose, des honoraires prodigieux. Cet ouvrage traite essentiellement, de la folie des dictatures et des bureaucraties mais aussi de la douce vie de doctorant-chercheur a Cambridge. Quand aux détails de la bureaucratie “kafkaïenne”, les autorités britanniques semblent aussi obstinées que leurs consoeurs roumaines : impossible d’obtenir un permis de travail et de résident, sans avoir préalablement reçu une offre de travail, alors que pour obtenir du travail il fallait être d’abord muni d’un permis de travail. La seule différence dans cette impasse a été que Roman a joui, dès le départ, de l’influence et du soutien inconditionnel de ses contacts à Cambridge. Par surcroît, il s’est lié d’amitié avec un journaliste du quotidien conservateur, le Daily Telegraph de Londres, qui lui a offert une place de travail, faite de toutes pièces, comme “chercheur” des évènements politiques de Roumanie. Il est évident que le jeune Roman était tenace, intelligent et plein d’innovation, mais surtout plein de charme; en tant que chercheur, Roman a appliqué ces mêmes qualités qu’il a   mené jusqu’au bout avec le plus grand effet. A un certain moment clef, quand il se trouvait bien avancé dans ses recherches de doctorat, Bullard a attiré son attention sur

Teddy Bullard celebrating Constantin Roman's Wedding at Cambridge, 1973

un sujet de recherches identiques, mené par un groupe de scientifiques du Massachussetts Intitute of Technology, aux USA. Ce groupe, à la tête duquel se trouvait Peter Molnar, est arrivé aux mêmes résultats, de façon indépendante. Par surcroît. un journal scientifique americain, auquel ces résultats avaient été soumis, en avait accepté la publication, qui allait paraître à brève échéance. Bullard a mis en garde son étudiant Roman que si cela arrivait avant qu’il puisse défendre sa thèse de doctorat, il ne pourrait obtenir, au mieux, qu’un diplôme de Masterat, (comme prix de consolation à la place d’un doctorat). Cela n’empechât pas qu’avec élan et créativité, Roman se précipitât  à Londres afin de persuader l’éditeur de l’hebdomadaire scientifique New Scientist de publier les détails essentiels de sa dissertation de doctorat, avant que l’article de MIT n’arrive aux imprimeurs. Cet incident est presenté comme “un coup”, ce qu’il a bien été en réalité , car ce fut le biais par lequel son doctorat a été sauvé. Toutefois, si cela a affranchi de cette menue difficulté un jeune de Cambridge, on se demande bien ce qu’ont pu en penser ses homologues Américains . Sur ce point , rien n’est dit.

Un même silence est tenu sur d’autres menus détails, en particulier ce qui s’est passé entre Roman et son ex directeur de recherches, Dan McKenzie, qui était par ailleurs le réviseur scientifique du papier de Molnar. En revanche cette lacune est compensée par de longs passages sur la vie sereine des mangeurs de lotus à Cambridge, dont la perspective est ouverte à tous, bien sûr à condition qu’ils disposent d’énergie, d’intelligence et de charme: Roman aurait surmonté toutes ses difficultés, justement parcequ’il était muni de toutes ces qualités.
Quant à Cambridge,  on pourrait toutefois bien se poser une question: est-ce l’endroit privilégié mais accessible, le sommet d’une pyramide sociale et économique, subventionné par des exemptions d’impôts des dations, en n’oubliant pas, finalement, l’exploitation des pays et populations du tiers monde, (et dans une certaine mesure, même aujourd’hui) de la classe ouvrière britannique? Roman avait la claire conscience que son pays natal n’était qu’une folle dictature. Il l’a quittée pour ce qui était à l’époque, sans aucun doute, un meilleur endroit. On peut bien se poser la question ce que deviennent ces réfugiés sans nom, asphixiés dans des containers dans leur lutte despérée pour entrer en Angleterre, ou bien encore de la lutte des réfugiés incarcérés dans des camps de concentration, dans le désert d’Australie? L’Occident en reçoit quelques uns, mais pas tous. Continental Drift garde le silence à ce sujet, mais nous fournit en échange  la façon de gagner des soutiens, en utilisant les contacts, l’énergie et la persévérance.

*/ Le titre Anglais “Continental Drift” a été choisi pour son jeu de mots comprenant trois sous-entendus: 1) dérive continentale 2) échos européens 3) européen en dérive

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