Lauren Bacall, ‘Betty’, (née Betty Perske), Mlle Betty Bacall, Mme Humphrey Bogart
( New York, 16 septembre 1924 – d. New York, 12 Aout 2014) Première génération de roumano-américains, star du cinéma
Humphrey Bogart à propos de Betty Bacall :
« Quand les autres épouses sont enceintes, on attend d’elles de vouloir des condiments, de la glace ou des fraises alors que ce n’est pas la saison. La mienne veut juste des maisons. »
(Stephen Bogart, op. cit. 11)
Stephen Humphrey Bogart à propos de Betty Bacall :
« Betty est ma mère. Son nom de jeune fille était Betty Perske. Elle a pris le nom de sa mère, Bacall, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant et que son père venait de s’enfuir de la maison. C’est le producteur Howard Hawks qui lui donna le prénom de Lauren, avec lequel elle ne s’est jamais vraiment sentie à l’aise. »
(Stephen Bogart, op. cit. 11)
Les jours heureux :
« Nous avons eu des jours heureux, ma grand-mère cuisinait, chantait des chansons allemandes, lisait tout le temps en français, allemand, roumain, russe et anglais. Avec ma mère, elle parlait en roumain ou en allemand quand elle ne voulait pas que je comprenne leur conversation.»
(Lauren Bacall, By Myself, op. cit. 5)
L’imagination :
« L’imagination est le cerf-volant le plus haut que l’on puisse faire voler. »
(Lauren Bacall, By Myself, Jonathan Cape, London, 1979)
Les émigrés roumains :
« Ma mère a quitté la Roumanie en bateau, alors qu’elle avait entre un et deux ans, avec son père, sa mère, sa grande sœur et un petit frère au berceau. Son père avait été dans le commerce du blé, avait tout perdu, et avait ramassé tous les bijoux et l’argenterie qu’il avait pu pour les laisser à sa sœur en échange d’argent, assez pour transporter toute sa famille vers la terre promise, le nouveau monde, l’Amérique.
Ils sont arrivés à Ellis Island, et ont donné leur nom : Weinstein Bacal ( ce qui signifie verre à vin en Allemagne et en Russie). L’homme a dû noter juste la première moitié de leur nom, (trop de gens, venant de trop de pays différents, avec trop de noms étrangers,) du coup, ils sont devenus Max et Sophie Weinstein, avec leurs filles Renée et Nathalie, et leur fils, Albert.
(Lauren Bacall, By Myself, pp. 5, Jonathan Cape, London, 1979)
Biographie :
Penser que la Roumanie revendique Lauren Bacall peut sembler improbable, sinon carrément controversé, comme le serait de démontrer que Mère Téresa était originaire du sud de la Roumanie !
“Blouse roumaine” n’est pas un exercice de chasse à la célébrité, d’autant que l’ouvrage présente bon nombre de femmes modestes et méconnues. Alors, pourquoi inclure Lauren Bacall parmi ces femmes, surtout si l’on considère que ce nom n’est même pas roumain, et qui plus est, qu’elle est née en Amérique ?
En fait, Lauren Bacall est née en 1924, à New York, dans la 103rd rue, misérable s’il en est, fille d’un pâle immigrant alsacien, Perske. Alors, qu’est-ce que la Roumanie a à voir là-dedans ? Il faut dire que Bacall est une grande étoile du cinéma, mariée à une star tout aussi célèbre, Humphrey Bogart. L’intrusion de Bacall dans cette anthologie ne serait-elle qu’une tentative pour rendre plus intéressant la liste des célébrités roumaines ?
Les artistes sont connus pour prendre des noms à consonance internationale et l’on peut s’aventurer à dire que, si le commerce du grand-père de Lauren n’avait pas fait faillite en Roumanie, autour des années 1900, ce qui l’a obligé, ainsi que sa famille, à migrer en Amérique, Hollywood et le reste du monde aurait été privé d’une star des plus éblouissantes. Le grand-père maternel de Lauren, Max, était un marchand de grains de Moldavie, dans l’Europe de l’est, une province réputée pour être « le grenier de l’Europe ». A l’époque, l’Europe menait une compétition intense avec l’agriculture mécanisée de l’Amérique, et le grand-père de Lauren pensait que, s’il n’arrivait pas à vaincre ses concurrents, il pouvait au moins les rejoindre chez eux, en ‘Terre promise’.
Parmi la nichée qu’il embarqua pour rejoindre Ellis Island se trouvait sa fille âgée de deux ans, Natalie – la mère de Lauren – et la matrone de la famille, Sophie – la grand-mère de Lauren. Ces deux femmes, Sophie et Natalie, allaient avoir une influence déterminante sur l’éducation de Lauren, sa formation en tant que jeune femme et future actrice. Les modestes débuts de la famille ont obligé la mère et la grand-mère de Lauren à faire face, et leurs personnalités et leur « psyché » se sont forgées dans les dures conditions sociales d’un pays étranger. Tout cela a laissé une empreinte durable sur le futur de la star du cinéma.
Lauren se souvient dans ses mémoires (By Myself), que lorsque sa mère et sa grand-mère ne voulaient pas partager leurs secrets avec le reste de la famille, elles parlaient roumain à la maison, un langage alors ‘mythique’, codé, et accessible seulement par les adultes. Leur cas n’était pas différent de celui des autres familles originaires d’Europe Centrale, arrivant de provinces aux frontières changeantes en fonction d’invasions armées, et comme Lauren le souligne (cf. la citation Les jours heureux,) la connaissance de plusieurs langues étrangères était banale.
Max, à la tête de la famille, mourut d’une brutale attaque cardiaque. Sophie se retrouva alors seule pour se débrouiller avec ses enfants, mais elle investit judicieusement l’assurance vie de son mari pour acquérir une maison dans un quartier mieux fréquenté, et elle fit prospérer l’affaire familiale. Sa fille Natalie, alors âgée de 19 ans, épousa Perske, et rapidement, Lauren, surnommée « Betty », vit le jour. Mais le mariage ne dura pas, et le père de Lauren ne laissa aucun souvenir. Après son départ, Natalie Perske reprit son nom de jeune fille, Bacal (avec un seul ‘l’), qui allait devenir le nom de scène de sa fille (Betty ajouta un ‘l’ supplémentaire à son nom de famille lors de sa carrière cinématographique, en même temps qu’elle laissa tomber « Betty » pour Lauren).
A l’âge de 18 ans, Betty Bacall fit ses débuts sur Broadway. Rapidement, elle rencontra et épousa Humphrey Bogart, de 27 ans son aîné. En tant que couple, et durant les treize années que dura leur mariage, jusqu’à ce qu’Humphrey meurt d’un cancer, ils jouèrent dans un grand nombre de films, qui marquèrent l’histoire du cinéma (voir filmographie).
Mais avant tout, le fabuleux succès de Lauren Bacall est dû au soutien et à l’affection inconditionnels de son extraordinaire grand-mère, de sa mère et de ses oncles roumains. Cela l’obligea à s’imposer des objectifs élevés, qu’elle réussit à atteindre et à dépasser.
Après qu’Humphrey mourut d’un cancer en 1957, Lauren fut brièvement mariée à Jason Robards, avec qui elle eut un fils, Sam. Elle entretint des relations amoureuses avec Frank Sinatra, mais de tous les hommes qu’elle a pu connaître dans sa vie, c’est son mariage avec Bogie qui reste la période la plus heureuse et la plus porteuse pour sa carrière artistique, durant l’âge d’or d’Hollywood. Sur une période de plus de 50 ans, entre 1944 et 1996, Lauren est apparue dans 34 films.
Lauren Bacall a eu deux enfants avec Humphrey Bogart, un fils, Steven, et une fille. Avec Jason Robards, elle donna naissance à Sam. Du côté de son père, elle est cousine avec le premier ministre Shimon Perez (Perske).
En 1996, Lauren Bacall a reçu l’Oscar de la meilleure actrice de rôle secondaire.
My Fellow Americans (1996), The Mirror Has Two Faces (1996), The Lion King (1996), Ready to Wear (1994), A Foreign Field (1993), All I Want for Christmas (1991), Misery (1990), Innocent Victim (1990), Mr. North (1988), John Huston (1988), Appointment With Death (1988), The Fan (1981), H.E.A.L.T.H. (1979), The Shootist (1976), Murder on the Orient Express (1974), Harper (1966), Shock Treatment (1964), Sex and the Single Girl (1964), Northwest Frontier (1959), The Gift of Love (1958), Designing Woman (1957), Written on the Wind (1956), The Cobweb (1955), Blood Alley (1955), Woman’s World (1954), How to Marry a Millionaire (1953), Young Man with a Horn (1950), Bright Leaf (1950), Key Largo (1948), Dark Passage (1947), The Big Sleep (1946), Two Guys from Milwaukee (1946), Confidential Agent (1945), To Have and Have Not (1944)
Sources principales :
Bacall, Lauren, By Myself, Jonathan Cape, London, 1979
—, Now, Century, London, 1994 Bogart,
Stephen Humphrey and Provost, Gary, In search of my father, a Plume Book, London & New York, 1996 Parker,
Dorothy and Bacall, Lauren, Big Blonde and other stories
Autres sources :
Greenberger, Howard , Bogey’s Baby – A Biography, W.H. Allen, London, 1976
Hepburn, Katherine, The making of an African Queen, or how I went to Africa with Bogart, Bacall and Huston and almost lost my mind Joe Hyams, “Bogart and Bacall – A Love Story”, Michael Joseph, London, 1976
Passek, Jean-Loup, Dictionnaire du Cinéma, Vol 1 (pp 137-138), Larousee-Bordas, Paris, 2000
Quirk, Lawrence J., Lauren Bacall: her films and career
Royce, Brenda Scott, Lauren Bacall: a Bio-Bibliography
Sur le web :
A Tribute to Lauren Bacall: http://classicfilm.about.com/library/weekly/aa091299.htm Lauren Bacall Gallery: http://silverscreensirens.com/bacall.htm TV and Movie Trivia Tribute: http://www.triviatribute.com/laurenbacall.html Yahoo Diretory Actors – Lauren Bacall http://dir.yahoo.com/Entertainment/Actors_and_Actresses/Bacall__Lauren Lauren Bacall – Wikipedia: http://en.wikipedia.org/wiki/Lauren_Bacall Lauren Bacall – a Sperstar of the 1940’s: www.movieactors.com/40stars/bacall.htm
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