“Blouse Roumaine”, ou le rayonnement de la culture Roumaine en France:
(Plaidoyer pour la traduction en Français de l’Anthologie “Blouse Roumaine” par Constantin ROMAN – Mai 2007)
Inspirée de la toile homonyme de Henri Matisse, oeuvre exposée au Musée d’Art Moderne du Centre Pompidou à Paris, “La Blouse Roumaine” est une anthologie des Femmes de Roumanie, présentant des personnalités incontournables de la culture universelle. Cet ouvrage contient une majorité des femmes francophones – des femmes qui se sont exprimées a un moment ou un autre dans cette langue, ont écrit ou écrivent en Français, ont vécu en France ou bien y vivent actuellement, contribuant à la culture française comme professeurs, écrivains, peintres, sculpteurs, psychologues, philosophes, médecins, analystes politiques, poètes, actrices de cinéma ou de théâtre (sociétaires de la Comédie française), des femmes qui ont tenu des salons littéraires à Paris, les égéries qui ont inspiré les artistes Rodin, Brancusi, Renoir, Vuillard, Matisse, Fantin Latour, les compositeurs Chausson, Poulenc, Gounod, Fauré ou Saint Saëns et Ysaÿe, des écrivains comme Proust, Colette, Cocteau, Morand ou Anatole France et Sacha Guitry, des cinéastes comme Jean Renoir, Marc Allegret, Christian Jacques, Jean Boyer, ou Pierre Colombier et Claude Autant-Lara, des pianistes et violonistes, des chanteuses d’opéra, des ballerines, enfin, des Françaises qui ont épousé des Roumains ou la cause de la Roumanie et qui ont eu par la suite une contribution à l’histoire culturelle et politique de ce pays, des conseillères politiques, ou des Roumaines naturalisées françaises ou des Françaises d’origine Roumaine.
Le fait qu’une partie du public français ne connaisse pas ou ne saurait imaginer l’apport de la Roumanie au rayonnement de la France n’est point étonnant si l’on pense que la seule femme écrivain dont l’appartement soit minutieusement reconstitué et conservé au Musée Carnavalet de l’histoire de la ville de Paris, Anna de Noailles, poétesse Parnassienne, soit présentée comme étant d’origine “Grecque”, alors qu’elle est née – Princesse de Bassaraba-Brancovan, issue d’une famille historique Roumaine. Malheureusement, ce genre de malentendu n’est pas un cas isolé.
De surcroît, Anna de Noailles a été aussi la première femme décorée de la Légion d’Honneur. Ses obsèques à l’église de la Madeleine à Paris, en 1933, ont reçu des honneurs dont l’ampleur et la participation ont été proches de funérailles nationales.
Le prix littéraire Femina- Vacaresco “destiné à récompenser un ouvrage de valeur autre qu’un roman” est offert tous les ans, depuis plus d’un demi siècle. Sa fondatrice est une roumaine d’expression française, femme de lettres, diplomate aux Nations Unies, Officier de l’Académie Française, Commandeur de la Légion d’Honneur. Elle était, entre autres, une proche de Clémenceau et une intime de Pierre Loti, Georges Duhamel, André Maurois et Aristide Briand.
Au Panthéon, les fresques de l’histoire de France peintes par Puvis de Chavannes représentant Sainte Geneviève, patronne de Paris, ont eu comme modèle l’épouse du peintre, Marie Cantacuzène, Princesse Moldave. Cette femme a eut une influence primordiale, sur la peinture Française du 19e siècle, marquant ainsi un tournant dans la pose des modèles de peintre, donc dans la typologie, la manière et le style de la peinture, durant tout une époque, du passage du Romantisme classique de Delacroix à l’Impressionisme de la fin du 19e siècle. En 2003, le Musée du Petit-Palais a, pour sa part, fait préempter pour la somme de 29.000 € une esquisse préparatoire au décor réalisé par Puvis au Panthéon en 1874-1878, représentant l’Enfance de sainte Geneviève : c’était indirectement un hommage posthume, à Marie Cantacuzène épouse de Chavannes, qui figure dans la “Blouse Roumaine”.
La première femme jamais admise aux cours de Droit à la Sorbonne, en 1884 a été Sarmiza Bilcescu, une Roumaine (contrairement a ce que l’on a évoqué par méconnaissance ou bien par vanité nationale). Elle soutient sa thèse de doctorat en Droit en 1890, deux ans avant sa collègue française Jeanne Chauvin. Sa thèse en Droit a comme sujet “De la condition légale de la mère”. Pendant toutes ses études à la Sorbonne, Mlle Bilcescu a été chaperonnée jusque dans l’amphithéatre, d’un coté par son mari et de l’autre par sa mère – une aristocrate Roumaine:
“Comment, Messieurs s’est-elle adressée aux professeurs de la Sorbonne – vous écrivez « Liberté, Egalité, Fraternité» même à l’entrée des prisons en France alors que vous interdisez à ma fille de suivre les cours de Droit à la Sorbonne du simple fait qu’elle soit une femme?” Les hommes l’ont écouté, ont fléchi, ont réfléchi et ont fini par admettre cette formidable Roumaine, dont la présence parmi les mâles a failli provoquer une émeute: c’était le début d’une révolution qui a marqué un record européen : celui de la première femme avocate.
L’Impressionisme Français n’aurait pas été ce qu’il représente aujourd’hui (et les Musées Marmottan, d’Orsay, Giverny non plus) sans le mécénat, l’amitié, la clairvoyance et l’initiative du docteur Roumain Georges de Bellio, ami de Monet, Pissaro, Renoir, Cezanne, Manet, Sisley… Le terme même “Impressionisme” provient d’une toile que de Bellio avait achetée à Monet: ..”Impressions Soleil levant” (donation au Musée Marmottan). Aussi le fameux nu “Olympia”, peint par Claude Monet, qui a scandalisé le public parisien aurait failli être perdu si de Bellio n’avait pas initié une souscription publique afin de l’acheter “pour la nation” (la nation française, bien entendu).
Marie-France Ionesco, fille de l’Académicien a contribué énormément à la promotion de l’oeuvre dramatique de son père – le théâtre de l’Absurde – elle figure dans la “Blouse”, tout aussi comme la fille du docteur de Bellio – Madame Donop de Monchy qui a fait don de son inestimable collection de peintures (léguée par son père) au Musée Marmottan et qui a encouragé aussi le fils Monet d’en faire autant avec la donation de Giverny.
Mais, au delà des noms qui portaient jadis en France une vraie résonance, il y a bien des Roumains contemporains dont les cours sont suivis dans les Grandes Ecoles de France, dont les ouvrages se vendent dans les librairies et dont les manuscrits sont conservés à la Bibliothèque Nationale ….plus encore des femmes Roumaines dont les oeuvres se trouvent dans les expositions et les musées d’art et dont la présence est remarquée dans les salles de concert ou sur les scènes de théâtre ou d’opéra.
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Si, toutefois, dans l’esprit public on ne saurait pas faire la distinction d’un nom étranger de souche Roumaine, Grecque, Russe ou autre, la raison de cette confusion serait bien comprise et la “Blouse Roumaine” serait en mesure de régler ce fâcheux malentendu.
Mais, au delà de pareilles considérations, la “Blouse Roumaine” parle aussi de grands hommes, peintres français, poètes, compositeurs ou écrivains, des époux, des amis ou des amours de ces mêmes femmes, d’hommes politiques, ou des personnages mondains de la Belle Epoque ou du Tout Paris, tous liés à la Roumanie.
L’ auteur de l’anthologie est persuadé que le public français se laisserait séduire par cette démarche francophile et francophone. Car cette tentative de dialogue culturel transfrontalier reste un acte de foi, d’une vocation encore plus Francophone que la francophonie des Français. C’est ainsi que la Blouse se transformerait en une bannière, en un cri de joie, un cri d’espoir, mais aussi un cri de guerre et un défi adressé au lecteur français… puisque dans ce même dialogue entamé, l’auteur parle la même langue, raisonne aux mêmes valeurs spirituelles – dans l’espace d’un Univers de plus en plus transparent et accessible.
Bien que la “Blouse Roumaine” garde au centre de son plaidoyer la France et la culture française, au delà des confins de ces frontières nationales, la “Blouse” dévoile aussi une dimension européenne. Dans ce cadre, les cultures italienne, allemande, espagnole, portuguaise ou anglaise gardent une place dans ce dialogue des nations à travers une trame qui développe des complicités universelles…
Pour cette raison fortuite invoquée par son aveu intime, l’auteur, Roumain francophone d’expression anglaise, prend l’Eurostar (et son parapluie britannique) afin de convaincre sinon de séduire le lecteur français de la justesse et de la valeur de cette démarche. Dans ce but peut être aucune autre citation ne saurait mieux exprimer la philosophie de la “Blouse Roumaine” que la voix de la fondatrice du prix Femina-Vacaresco, dans son discours présenté aux Nations Unies, il y a 80 ans, le 27 Avril 1925:
“ Ma voix vient d’un pays lointain et si elle parait faible c’est parce que c’est la voix d’une femme qui tremble d’une émotion imposée autant par votre présence que par l’honneur de se faire entendre. Ma voix vient d’un pays lointain et en dépit de cela, quand vous l’auriez entendue, j’espère qu’elle résonnera dans vos coeurs. Ma voix vient du sein d’une nation qui a toujours aimé et admiré la France et comme la France et souvent à travers elle, elle a rêvé de la Liberté, elle s’est promis d’accomplir une destinée splendide, en dépit de l’humeur changeante de sa fortune. Vous auriez reconnu dans ces qualités la Roumanie, terre de souffrance, de rayonnement et de bravoure, placée sur le promontoire de l’Europe contre les afflictions des hordes asiatiques, et qui, comme un phare, a été sensible a défendre la civilisation qui lui a donné son peuple et ses lois.”
Constantin ROMAN:
- Docteur ès Sciences de l’Université de Cambridge (1974)
- Professeur Honoris Causa de l’Université de Bucarest (1998)
- Commandeur de l’Ordre du Mérite (Culture et Démocratie, 2000)
- Ancien Conseiller Personnel (1996-2000) du Président de Roumanie, Son Eexcellence Emil Constantinescu
- Editeur, “Centre for Romanian Studies”, London
- ex-Membre de la “Society of Authors” Londres
- Resident a Chelsea, Londres, Grande Bretagne
- Editeur du “Centre for Romanian Studies, London”: editor@Romanianstudies.org
- Auteur de l’ouveage “Blouse Roumaine – the Unsung voices of Romanian Women”: www.blouseroumaine.com http://www.constantinroman.com/blouseroumaine
- NOTE : les liens ci-dessus ne sont plus mis a jours depuis 2003 et donc ils ne refletent pas exactement le manuscrit actuel, alors qu’ils offre un echantillon du format et de la philosophie de cette anthologie.
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Marketing:
Currently there is no equivalent Anthology on the market at the present time either in France or elsewhere in Europe, or North America. Note that the original text is in English while the above fragment is a rough French translation of one third of the English text, which needs further editing). As Romania entered the European Union, such publication is timely. The author worked on this manuscript for a good many years and its research is prodigal. Given the aforesaid, one would expect all University and scholarly libraries to purchase such a book and even to be recommended as a curriculum reference book. -
Redership: The intended readership is both academic and non-academic, owing to a general public interested in politics, history, history of art, hence the key word suggested is “trans disciplinarity”. In addition there is an impressive body of primary texts (quotations) from Romanian, English and French sources (as well as, to a lesser extent, from Spanish, Italian, German, Russian, etc). These sources will help the interested reader to go into greater detail, if he/she so wishes. There is a huge francophone market outside France or Romania, both in academic and non-academic Institutions and readerships.
“Blouse Roumaine” is not intended as a feminist book, although it will interest feminists. However this Anthology reflects the social history of a corner of Europe through the perception and the avatars of Romanian women, who remained native, or those who took the sad road of exile.
This anthology covers both 19th and the 20th centuries, with an emphasis on women since WWII. A number of ‘unknown illustrious’ women, whom the author considers quite exceptional for their character, are also included, such as political prisoners, women of the maquis, who perished in the Romanian gulags, (not just the upper classes and the dispossessed, but also the less formally educated, farming, or working class women).
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