Blouse Roumaine – the Unsung Voices of Romanian Women
by Constantin ROMAN
Foreword by Catherine Durandin
Constantin Roman est, quand bien même il se veut observateur et peut-être militant de l’anti- communisme, avant tout un artiste. Son ouvrage, récit ? étude ? hommage aux femmes ? “Blouse Roumaine – the Un-sung Voices of Romanian Women”, dévoile un talent magnifique. Au départ, une idée folle, semble t-il : partir de l’étude de la Blouse roumaine de Matisse, aller aux tableaux de Picasso où ce thème de la Blouse roumaine devient récurrent en plusieurs versions, situer ces peintres dans le temps sombre de la guerre, faire parler Matisse de manière bouleversante en 1940, aller plus loin, au –delà, dans le temps, vers la présence de la femme mythe, présence, obsédante présence de la culture roumaine et nous conduire page à page auprès de femmes étonnantes ou moins surprenantes des temps du communisme roumain et des années récentes du post -communisme, quel merveilleux pari. Un parti tenu.
Les pages introductives de Constantin Roman frappent juste. Elles sont sobres, l’auteur sait donner à voir cette structure, cette ampleur et cette légèreté de la Blouse roumaine, folklore et élégance, couleurs qui dominent : « une blouse roumaine ancienne, d’un bleu pervenche pâle très très doux, une blouse de broderie au petit point vieux rouge qui a dû appartenir à une princesse… » Le cantique de Matisse ouvre sur un rêve, le rêve du peintre, mais c’est à l’histoire que nous entraîne l’auteur avec sa ronde, son défilé de portraits de femmes roumaines.
Un choix audacieux dans sa simplicité : nous donner à rencontrer, à voir les femmes de Roumanie et de l’exil roumain, l’une après l’autre dans une présentation alphabétique. L’index thématique permet au lecteur de jouer s’il veut opérer des regroupements, se joindre aux femmes artistes ou préférer rester avec les actrices politiques. La lecture est donc libre, en suivi ou plus globale, en recroisant les histoires de vie. Que l’on se perde au fil des noms de famille qui s’égrènent à commencer par une Gabriela Adamesteanu, toujours bien vivante, romancière,
rédactrice en chef d’un hebdomadaire intellectuel de tendance libérale, 22, que l’on veuille rester en compagnie des artistes de la célèbre chanteuse Maria Tanase à la reine poète, femme du roi Carol 1, Elizabeth de Wied , au nom de plume Carmen Sylva, il émane de cette mise en mémoire un charme prégnant.
La surprise qui attend le lecteur est enfin celle du savoir, un savoir précis, rigoureux: les biographies sont émanées de citations soigneusement choisies et de références bibliographiques précieuses. Ce souci de rigueur, le ton très retenu de l’écriture de C.Roman laissent toute la place au lecteur. C’est à lui de décider s’il sourit aux pensées de Madi Cancicov, « And the solitude : do you know what it means to forfeit one’s solitude ? « s’il frémit aux propos de la communiste internationaliste militante Ana Pauker, à lui de décider si grâce à Constantin Roman, il va se plonger dans les romans de Oana Orlea. Il reste au lecteur à choisir de rencontrer les femmes d’aujourd’hui, une Marta Petreu, philosophe, accessible, pour entamer -pourquoi pas- un dialogue. Il est tout simplement difficile de refermer la page pour achever le livre sur l’apparition de Sabina Wurmbrand, missionnaire de l’église underground, ayant connu les prisons politiques.
Constantin Roman nous convie à une promenade et conjugue passé et présent, et incite au va et vient de la lecture. Une lecture qui ne peut s’arrêter sur un point final et pousse à reprendre, à retrouver. C’est un très beau cadeau, une très heureuse surprise que cet ouvrage totalement original qui hante comme la musique insistante de ces paroles de femmes.
Prof. Catherine Durandin
INALCO,
Institut National de Langues et Civilisations Orientales, Paris
Blouse Roumaine
FOREWORD
By Catherine DURANDIN
Institut National des Langues et Civilisations Orientales, INALCO, Paris
Although Constantin Roman casts himself as an observer or perhaps even a miltant anti-communist, he remains above all an artist. His work, “Blouse Roumaine, An Anthology of Romanian Women”, be it a narrative, a study, or a homage to the “Romanian Woman” reflects wonderful talent.
At the outset, the inspiration for the book seems like a crazy idea – that of Matisse’s painting ‘Blouse Roumaine’, graduating onto Picasso’s paintings influenced by this recurring theme in several different variations, whilst juxtaposing these artists against the sombre backdrop of the Second World War, echoing the voice of Matisse in such an overwhelming fashion, and later, progressively projecting back in time towards the Mythical Woman – the overpowering presence of Romanian culture that brings us page by page to the tales of some amazing women, all the more surprising in the context of Romanian communism and post-communism – all of this is a marvellous feat, yet one which the author has accomplished well.
The introductory pages hit the perfect pitch. They are sober, the author creating perfectly the body, structure and lightness of the Romanian Blouse itself with its folklore, beauty, dominant colours:
a Romanian blouse, of ancient design, of a pale, very soft blue, a blouse embroidered with old ochre stitches, which must have belonged to a princess.
The Cantique of Matisse invokes a dream, the painter’s dream, while the author himself beguiles the readers into joining in a dance with his amazing roll call of Romanian Women.
His is an audacious choice in its simplicity, through which he provides us with the opportunity to meet and see, the woman within Romania and the woman in exile. Moreover, the thematic index further enables the reader to play with rearranging the sequence of names, should a particular preference rest with performing artists or perhaps the performing political movers and shakers. The reader is therefore free to follow a more global path by cross-correlating the history of their life.
Let the readers lose themselves in the labyrinth of names, starting with that of Gabriela Adamesteanu, the contemporary novelist and publisher of Revista 22, the intellectual weekly of liberal persuasion; or perhaps seek the company of the celebrated folk singer Maria Tànase, or that of Elizabeth von Wied, the poet Queen who wrote under the pseudonym of Carmen Sylva and who was the spouse of the first Romanian King, Carol I. All of these refreshing insights captivate the reader under a powerful spell.
However, the real delight that confronts the reader comes with a rigorous and precise knowledge: each biography is complemented by carefully chosen quotations and also by extremely useful bibliographical references. Constantin Roman’s thorough method combined with his understated style leaves the reader with an open field. It is therefore left up to the reader as whether to smile at the thoughts of Mady Cancicov–
…and solitude: do you know what it means to forfeit one’s solitude?
or to be moved by the international militant communist Ana Pauker, or to decide whether to dip into the novels of Oana Orlea, or the memoirs of Sabina Wurmbrand, the missionary of the Underground Church, who was most familiar with political prisons.
Indeed it is the reader’s choice in soliciting a meeting with contemporary women like Marta Petreu, a very accessible philosopher whose musings may create a dialogue with the inquisitive reader.
Constantin Roman invites us to take a walk through history into the present, during which he effectively and suggestively enjoins the two with his narrative. It is a narrative that does not suddenly end, rather one which compels us to start all over again and revisit. It is a truly wonderful gift, a very happy surprise indeed of an inherently original book which haunts us like the persistent music of those Romanian women’s voices.
Catherine Durandin, Paris, 17th December 2002.
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